Despair : l'Histoire

Lisez ceci avant de vous lancer dans le RPG, ça vous aiderait à ne pas passer pour un boulet total.

Histoire de Despair

Prologue

Il fut autrefois un jeune homme du nom de Kairn Methim, habitant la loitaine contrée d'Ysilberg. Fils de parents nobles, Kairn fut formé dès sa plus tendre enfance au maniement des armes et au code de l'honneur et de la chevalerie. Le jeune garçon, bien entraîné, devint dès ses quinze ans un chevalier d'Ysilberg.

Le jour de son adoubement, il rencontra Isobel, la fille du roi. Il eut l'occasion de lui parler pendant un banquet suivant l'adoubement et il fut frappé par la sagesse et la façon de penser de la jeune demoiselle. Isobel n'était pas aussi belle qu'une princesse devrait l'être, mais Kairn y trouva son amour idéal et tenta par tous les moyens de rendre cet amour réciproque.

Multipliant les prouesses, les tournois gagnés et les malandrins pourfendus en l'honneur de sa belle, Kairn se fit rapidement une réputation auprès de la jeune princesse. Le roi l'engagea comme garde du corps de la jeune héritière et, après de nombreux mois passés ensemble, la princesse Isobel tomba sous le charme de son dévoué serviteur.

Le mariage des deux jeunes amoureux fut pourtant si près de se produire, il fut annulé par une triste nouvelle : le royaume voisin, un allié de longue date, venait tout juste de lancer une attaque, sans prévenir. Personne ne comprenait ce qui avait transformé leurs alliés en ennemis du jour au lendemain, mais la guerre était bel et bien là et les troupes d'Ysilberg devaient se préparer à un conflit armé.

Formé au combat, devenu un spécialiste dans son art, Kairn fut un des premiers à être enrôlé de force et dut quitter son pays natal ainsi que sa bien-aimée. Avant de partir, Kairn fit jurer à sa belle qu'elle ne se marierait jamais avec un autre homme que lui et que lui, en retour, reviendrait vivant de la guerre. Et le chevalier partit vers les terres hostiles.

À peine arrivait-il sur son premier champs de bataille que ses alliés étaient déjà en proie à la panique. Les bataillons se dispersaient, poursuivis par un ennemi en surnombre. Kairn, malgré sa bravoure, se décida aussi à fuir, mais son destrier fut abattu par une pluie de flèches et alors qu'il se relevait pour courir, il s'écroula au sol en hurlant de douleur. Il ne tarda pas à tomber inconscient, épuisé et blessé, alors que les soldats ennemies s'empressaient de le prendre comme prisonnier.

Lorsque le jeune guerrier sortit de sa longue torpeur, il se trouvait menotté dans un cachot sombre et humide, empestant une odeur de mort. Son esprit était torturé par la douleur que lui infligeait sa blessure, mais surtout par les rêves qu'il faisait, lorsqu'il parvenait à s'endormir : il voyait Isobel, vêtue d'une somptueuse robe de mariée, devant l'église de la capitale. Il la voyait embrasser un autre homme pour sceller le serment du mariage et pour briser celui qu'elle avait fait avec lui, avant qu'il parte gerroyer. Kairn allait devenir fou alors qu'au troisième jour de son incarcération, il fut emmené hors de sa cellule.

Alors qu'il entra dans un petit bureau sombre, Kairn fut parcouru d'un grand frisson : l'homme qui était confortablement assis derrière une table de travail avait un aspect effrayant, avec une peau blanche comme la neige, de petits yeux jaunes et des traits fantomatiques. On aurait juré un revenant. D'un long doigt griffu, celui-ci ordonna aux gardes qui avaient emmené Kairn de partir, ce qu'ils firent. Alors que le jeune chevalier se retrouva seul avec l'homme à la peau blanche, il eut peur pour la première fois de sa vie. Il sentait qu'on s'immiscait dans son esprit.

L'homme à l'aspect de mort-vivant se présenta sous le nom de Lithis. Il ne fit que discuter avec Kairn, lui posant des questions sur lui, sur sa famille, sur son lieu de naissance. Plus son interlocuteur lui posait de questions, plus le jeune guerrier sentait qu'on lisait dans son esprit et il en éprouvait une horrible sensation. Après près d'une heure de discussion, Lithis semblait totalement satisfait à un point tel où il proposa de redonner à Kairn sa liberté. Par contre, cette liberté ne serait pas rendue si facilement, car l'homme à la peau de neige demanda en échange au jeune chevalier qu'il devienne son disciple. Kairn voulait être libre et accepta de prendre Lithis comme maître, tant qu'une fois l'entraînement terminé il pourrait rentrer à Ysilberg et retourner près de sa dulcinée.

L'entraînement de l'homme à la peau blanche consistait en une série d'exercices mentaux très difficiles et Kairn ne savait pas du tout à quoi ils aboutiraient. Et alors qu'un soir il était seul avec Lithis, il sentit le besoin de lui parler de sa bien-aimée. L'homme écouta son histoire avec attention et, quand le jeune chevalier eut fini de parler de sa promise, il lui proposa d'établir un lien télépathique avec Isobel. Il verrait ainsi si elle lui est toujours fidèle ou non. Kairn redoubla d'ardeur aux entraînements de Lithis et celui-ci finit par lui dire qu'il était prêt à établir un contact télépathique. Après un long rituel magique, Kairn entra en transe et put sonder les pensées de sa lointaine amoureuse.

Lorsqu'il sortit de sa transe, Kairn n'était plus le même : non seulement il avait réussi à entrer en connexion télépathique avec quelqu'un, mais il avait aussi comprit qu'un don qui someillait en lui venait de se réveiller. Les rêves qu'il faisait étaient les signes de ses pouvoirs qui s'éveillaient au contact de Lithis. Lorsqu'il était entré dans l'esprit d'Isobel, Kairn avait vu son rêve une nouvelle fois et eut la confirmation que sa dulcinée l'avait trahi. Fou de rage, le jeune chevalier ne put contenir sa fureur. Lithis, par contre, sembla d'un coup très intéressé. Non seulement Kairn avait un don pour la télépathie, mais il éprouvait désormais une colère intense, sincère, presque magique. Et une telle colère pouvait être utilisée à bon escient, se disait-il.

Le jeune guerrier apprit avec Lithis à contrôler ses dons de télépathie. Il devint en quelques mois extrêmement expérimenté, autant qu'un magicien ordinaire le serait devenu en plusieurs années. Il apprit aussi à maîtriser sa rage : il comprit qu'en gardant toute sa colère en lui, il pourrait la refouler, d'un seul coup, sur ses ennemis. Kairn devint ainsi un puissant magicien et un guerrier inégalé, nourri par une haine qui s'intensifiait de jour en jour. Et un an plus tard, Lithis décida qu'il était temps au jeune chevalier de se venger de ceux qu'ils l'avaient fait souffrir.

Kairn revit enfin l'herbe verte du royaume où il avait vécu auparavant. Lorsqu'il revint à la capitale, il fut vite reconnu par le roi qui le croyait mort depuis longtemps, comme tous les autres habitants d'Ysilberg. Un énorme festin fut organisé en l'honneur de son retour, mais Kairn ne s'y présenta pas. Il demanda à Isobel, par une lettre laissée sur sa table de chevet, de venir le rencontrer dans la chapelle du château.

La scène qui s'ensuivit dans la chapelle fut un mélange de confusion, de colère, de tristesse et d'amour. Isobel tenta tant bien que mal de faire comprendre à Kairn qu'elle lui était restée fidèle, mais la haine qu'il avait appris à refouler et à accroître pendant la dernière année sortit d'un seul coup et le jeune chevalier tua sa bien-aimée en lui arrachant le coeur d'une seule main. Son coeur battait encore lorsque Kairn, regrattant soudainement son geste, fondit en larmes et se jeta sur Isobel pour l'embrasser une dernière fois.

Cet amour détruit par la haine et la jalousie, qui font maintenant de Kairn un être maudit et rongé par une haine éternelle, a transmit une atroce malédiction au jeune chevalier. Sa peau, devenue blanche comme celle de Lithis, fait de lui un spectre vivant. Il ne ressent plus aucune émotion autre que la haine et la tristesse. Il ne peut plus goûter aux joies de la vie. Même le meilleur des fruits aura un goût de cendre dans sa bouche, tout comme la plus belle des femmes lui semblera comme les autres mortels : une autre vie à éliminer.

Avec cette rage immense, qu'il a appris à convertir en puissance, Kairn, aidé de Lithis, se mit à conquérir les territoires avoisinants. Le jeune chevalier comprit alors pourquoi le royaume allié à Ysilberg les avait attaqué sans raison : Lithis avait pris possession de son gouverneur. Devenu encore plus puissant que son maître, Kairn n'eut aucun mal à contrôler les dirigeants des royaumes avoisinants en les poussant à s'entretuer et bientôt, il ne resta plus que des villes dispersées, rongées par la famine et la guerre. Kairn prit possession de ces villes et se bâtit un empire. Personne ne pouvait s'opposer à son pouvoir destructeur.

Kairn était devenu si puissant, si maudit, que tout ce qu'il touchait devenait maudit, corrompu. Tous les royaumes dont il prenait le contrôle devenaient aussi sombre que lui. L'herbe se désséchait, les forêts étaient remplies d'arbres morts. Et plus Kairn voyant la malédiction se propager, plus il voulait la propager, comme si il en serait libéré par la suite.

Le jeune chevalier attaqua donc un royaume, puis un autre. Plusieurs royaumes tombèrent sous le joug de Kairn qui leur transmit sa malédiction. Le jeune guerrier avait créé des lieues et des lieues de terres maudites et il devenait plus puissant à chaque royaume conquéri. Et un jour, il s'attaqua au royaume de Vaast. Kairn fut surpris de voir qu'il ne parvenait pas à pénétrer dans l'esprit du roi de cette région : était-il possible qu'après des années de conquêtes réussies il se retrouve face à un adversaire à sa taille? Kairn rassembla alors son armée et se prépara à attaquer : ce royaume l'intriguait autant qu'il l'inquiétait.

Le royaume de Vaast n'était toutefois pas aussi mystérieux que Kairn l'imaginait : si le jeune guerrier-mage n'avait pu lire dans les esprits du roi, c'était parce qu'il n'y avait tout simplement pas de roi. Auguste IV, l'ancien roi, était mort de veillesse depuis près d'un mois et les villes sombraient dans le chaos au fur et à mesure que le conflit pour la place du dirigeant s'intensifiait.

Les commandants des armées décidèrent de ne pas répandre la nouvelle de l'attaque de Kairn, préférant élire un nouveau roi avant de faire paniquer la populace. Vaast, si paisible autrefois, allait connaître le désespoir que les autres royaumes ont connu avant eux. Par contre, rien ne dit qu'ils finiront de la même façon. Il est dit qu'un héros se dressera contre l'opresseur lorsque le temps viendra...

D'autres chapitres sont à venir, mais ceux-ci seront axés sur les actions des personnages du RPG, les joueurs ont donc un impact sur l'histoire en général. Les choses à retenir sont surtout celles-ci : le royaume de Vaast est sans roi et il est sur le point d'être attaqué par l'armée menée par Kairn. La populace ne sait pas que le royaume est sur le point d'être attaqué et continue d'agir comme à l'habitude, mais les militaires se préparent à l'assaut.